Au cours des deux dernières semaines, nous avons exploré les croyances du Sauveur et les obsessions du Persécuteur. Cette semaine, nous allons porter notre attention sur le troisième et dernier rôle du triangle des tensions que nous appelons la Victime, à travers ses principaux facteurs de résignation.
Quand une personne se trouve dans le rôle de la Victime, sa réaction est, soit de fuir, soit d’être paralysée face à la situation ou à la personne qu’elle perçoit comme un Persécuteur. Quand nous nous retrouvons ainsi dans le triangle des tensions, nous croyons souvent que nous n’avons pas la possibilité d’agir, il y a quelque chose qui nous dépasse. Nous sommes résignés, nous nous sentons démunis et dans l’incapacité d’assumer notre responsabilité d’avoir à faire des choix et d’agir.
Une remarque importante avant de poursuivre. Il existe bien sûr des personnes réellement victimes, qui subissent la pauvreté, la guerre ou encore des catastrophes naturelles. Dans cet article, nous ne parlons bien évidemment pas de ces personnes, mais de celles qui adoptent un état d’esprit de Victime, qui se sentent démunies et sans espoir face au choix qu’elles sont amenées à faire.
Le mode de pensée d’une Victime est très subtil et peut s’activer de façon inconsciente. Elle pense souvent que la vie est fondamentalement injuste. Cet état d’esprit peut résulter de la peur de la mort perçue comme une menace existentielle, de l’éducation et des messages reçus pendant l’enfance.
Nous avons identifié trois croyances qui contribuent à la résignation de la Victime :
Résignation N°1 : Je ne me sens pas capable.
La première résignati
on décrit la croyance profonde de quelqu’un qui entretient son histoire sur son manque de capacité chronique. Elle prend généralement racine très tôt dans la vie. C’est l’histoire que vous vous racontez quand vous vous sentez faible, sans ressource ou dans une position d’infériorité face aux autres. Elle prend souvent la forme suivante : « Je manque de… », « je ne suis pas assez… », « je ne sais pas comment… », « je ne me sens pas capable de… » Au fil du temps, ce type d’histoire s’imprègne en vous et vous conduit à aller chercher régulièrement de l’aide pour survivre.
Résignation N°2 : Comme je ne suis pas capable, j’ai besoin de l’aide des autres.
Quand votre histoire sur votre incapacité se déclenche, votre rôle de Victime vous conduit à aller chercher de l’aide chez les autres pour qu’ils vous prennent en charge et qu’ils agissent à votre place. Cela peut conduire à des comportements de manipulation envers les autres pour qu’ils prennent soin de vous quand vous n’assumez pas vos responsabilités. Ils peuvent alors agir pour vous ou vous protéger du rôle de Persécuteur dans le triangle des tensions. Peut-être vous a-t-on dit que, dans la vie, il y a les gagnants et les perdants. Vous vous sentez peut-être du côté des perdants, soit d’une façon générale, soit sur certaines situations en particulier. Le sentiment de culpabilité est souvent utilisé par les Victimes pour séduire les Sauveurs dans leur quête de soutien et d’aide. Un collaborateur pourrait dire à son manager « tu as tellement plus expérience que moi dans cette situation… S’il te plaît, dis-moi quoi faire. »
Résignation N°3 : Pourquoi me donner du mal à essayer ? Les éléments sont contre moi et je me sens démuni en face de cette réalité.
Le sentiment d’abattement peut être tellement important que la Victime se plaint de manière fréquente et devient passive. (Il est important de prendre conscience que, à chaque fois que nous nous plaignons, nous sommes dans le rôle de la Victime). Vous pourriez vous dire que vous avez le droit d’agir ainsi, comme une tactique de survie pour masquer le sentiment de désespoir. Cependant, ce comportement, qui traduit un manque de responsabilisation, peut conduire les autres à l’agacement envers vous.
Sortir du rôle de la Victime nécessite de faire évoluer ses croyances envers soi. Partant du principe que notre essence même est celle du Créateur, le principe est de commencer à prendre ses responsabilités à propos de ses pensées et de ses actions.
La façon de procéder est alors de se poser la question de savoir ce qui est important pour soi. Apprenez à vous demander : « qu’est-ce que je veux en ce moment précis ? », « en termes d’action, qu’est-ce qui relève de ma responsabilité, et uniquement de la mienne ? ».
Les trois rôles du triangle des tensions sont en fait des stratégies que notre ego créé pour gérer au mieux l’anxiété relative à ce que nous n’aimons pas ou ne voulons pas. Ce qui nous attire dans ces trois rôles est qu’ils nous ont peut-être permis par le passé de nous sortir de situations difficiles, en particulier lors de notre enfance.
Les rôles du triangle des tensions ne sont pas forcément mauvais. Ils limitent simplement notre capacité à agir de façon proactive et créative pour répondre aux challenges de notre vie personnelle et professionnelle.
En reconnaissant les caractéristiques de ces rôles quand ils apparaissent, prenez le temps d’observer ce qu’ils impliquent et choisissez le cas échéant un rôle plus responsabilisant de TED* – The empowerment Dynamic pour trouver une réponse plus efficace.